LA PANDEMIE DU CORONAVIRUS : UNE MENACE A LA PAIX ET A LA SECURITE INTERNATIONALE
La pandémie du coronavirus, est-ce une surprise inattendue sans préparation au regard du droit international ?

Par : FREDDY TUNDE ULRICH ODOUNLAMI, étudiant béninois en licence.

LA PANDEMIE DU CORONAVIRUS : UNE MENACE A LA PAIX ET A LA SECURITE INTERNATIONALE 

Une surprise inattendue sans préparation au regard du droit international ? En dehors des conflits qui menacent la paix et la sécurité internationale ; s’ajoutent des pandémies qui bouleversent l’humanité dont le plus terrible à notre époque est la pandémie du coronavirus.

Face à cette crise sanitaire et ses conséquences, soulèvent de très nombreuses questions de droit international sur le plan humanitaire, diplomatique, économique et sur les droits humains. Il convient de rappeler si les Organisations sont-elles bien outillées pour coordonner l’action des Etats face à une telle situation ? leur droit connait-il des lacunes à cet égard ? Quelles difficultés entravent leur capacité de réaction face aux pandémies ?

L’apparition de la pandémie a permis à l’OMS sous la conduite des Nations Unies de travailler en étroite collaboration avec les experts mondiaux, les gouvernements et les partenaires pour élargir rapidement les connaissances scientifiques sur le virus et à donner des conseils aux Etats sur les mesures à prendre pour protéger et empêcher la propagation du virus. 

Malgré les recherches effectuées, il n’a pas trouvé un vaccin favorable pour combattre ce virus.

Face à l’urgence sanitaire de la pandémie, les Etats se sont sommés par leurs propres moyens d’apporter des réponses concrètes à la propagation du virus sans espérer l’aide des Organisations Internationales. Ce qui fragilise la mission de l’OMS face à la pandémie. Le plus terrible est l’insuffisance des moyens financiers pour le fonctionnement de l’organisation. Les Etats membres se montrent réticents à investir massivement dans l’organisation surtout les Etats- Unis, le plus grand donateur de l’organisation. En effet, l’OMS constitue un terrain de guerre diplomatique entre la Chine et les Etats-Unis durant la période de la pandémie. 

Ceux-ci accusent la Chine d’être à l’origine de la pandémie en menaçant de suspendre indéfiniment sa contribution américaine à l’OMS. Ainsi, accusant l’OMS de la corruption et de sa mauvaise gestion face à cette pandémie ils mettent fin aux relations avec l’OMS et rompent les accords commerciaux avec la Chine en raison de celui-ci pour sa part de responsabilité de la pandémie.

Ne peut-on pas dire que l’OMS a perdu toute crédibilité à l’occasion de cette crise pandémique ? Près de neuf mois après son apparition, elle demeure toujours un obstacle au travail des Nations Unies. L’une des raisons est la tension entre la chine et les Etats-Unis (tous deux membres du Conseil de Sécurité) ; constituent un risque lié à la pandémie et fragilisent les processus politiques et de paix. Selon l’ONU, cette pandémie a un impact sur la conduite des opérations de maintien de la paix. Elle a également compliqué les efforts de l’ONU pour soutenir les autorités et d’autres acteurs, l’obligeant à adapter les modalités de son engagement à faire progresser le processus de paix. 

Les pays dans lesquels des opérations de maintien de la paix sont déployées souffrent d’une combinaison de la faiblesse des structures sanitaires et le manque de ressources nécessaires pour lutter efficacement la pandémie.

Avec la pandémie « les risques de conflit, d’instabilité, d’insécurité, de violence et le déplacement de la population augmentent » Les populations déplacées lors des conflits sont obligés de revenir dans les ruines en raison de la propagation du virus.

Mais la pandémie aggrave un risque de chômage, la faim et la pauvreté. Selon l’OIT, la pandémie entraine des pertes imposantes sur le marché du travail. Ce qui explique une baisse massive des revenus du travail et des fossés en matière de la relance budgétaire qui menacent d’accroitre l’inégalité entre les pays riches et les pays pauvres.

En revanche, la pandémie met des bâtons dans les roues de l’OMC. Elle entraine un impact pour l’économie mondiale et le commerce international, la production et la consommation. 

Le commerce mondial des marchandises diminue chaque trimestre en raison du confinement mondial. Apparemment, certains pays ont réagi à la flambée du coronavirus en imposant des restrictions commerciales et en interdisant les exportations de produits médicaux.

De même, la crise sanitaire a mis en lumière les conséquences catastrophiques du déficit de protection sociale dont souffre la majeure partie de la population mondiale. La sécurité sociale étant un droit humain ; l’OIT indique que des sources supplémentaires de financement seront nécessaires pour combler le fossé existant en matière de couverture sociale, encore aggravé par la pandémie.

Ensuite, l’action humanitaire est mise à l’épreuve face à la propagation du virus. Entre la vie et la mort, les humanistes surmontent des difficultés d’accès sans précédent pour apporter une aide humanitaire aux personnes touchées par la pandémie. 

Compte tenu du manque d’accès des infrastructures sanitaires et des restrictions imposées par les gouvernements ; l’interruption des vols internationaux en temps de confinement pour le transport des matériels sanitaires et le retard de ces livraisons sont les obstacles qu’éprouvent le CICR dans la lutte contre la pandémie.

En outre, la pandémie du coronavirus a plongé de millions d’enfants supplémentaires dans une pauvreté multidimensionnelle privés d’éducation, de santé, de logement, de nutrition, d’assainissement et d’eau. Elle menace également l’éducation des réfugiés.

Avant la pandémie, la moitié des enfants réfugiés dans le monde n’étaient déjà pas scolarisés mais avec la pandémie, les enfants n’auront plus la possibilité de reprendre leurs études du fait de la fermeture des écoles ou du manque d’accès. Les risques pesant sur l’éducation des réfugiés ne se limitent pas à la pandémie du coronavirus

Les attaques dirigées contre les écoles sont en augmentation et privent des centaines de milliers d’enfants d’éducation comme le cas de l’Afghanistan et de la Syrie.

Ne peut-on pas dire que la pandémie a presque touchée tous les branches liées par le droit international ?

Autant des défis menés jusqu’à présent pour combattre ce virus ; l’humanité vivra avec la pandémie tant qu’un remède n’a pas été trouvé. Menaçant la paix et la sécurité internationale, il va falloir que les Etats renforcent d’avantage les mesures de prévention et rappeler à toutes les parties belligérantes de déposer leurs armes et à se concentrer sur la lutte contre cette pandémie mondiale sans précédent. 

Raison pour laquelle le Secrétaire Général de l’ONU : M. Guterres appelle la communauté internationale à redoubler d’efforts sous la conduite du Conseil de Sécurité pour parvenir à un cessez-le feu mondial d’ici la fin de l’année 20.

Bien que ce message soit destiné aux mouvements armés ; la solidarité, le multilatéralisme et la coopération internationale entre les pays sont également nécessaire pour vaincre ce nouveau combat.


BIOGRAPHIE : 

Droit Public à l’université d’Abomey- Calavi. Il est membre dans l’Association des Jeunes Juristes Diplomates et Politistes du Bénin (AJJuDIP- BENIN) en occupant le poste du Responsable National de la Vulgarisation et de la Protection des Droits des Prisonniers et Réfugiés. 


LA PANDEMIE DU CORONAVIRUS : UNE MENACE A LA PAIX ET A LA SECURITE INTERNATIONALE 
Par : FREDDY TUNDE ULRICH ODOUNLAMI, étudiant béninois en licence.

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